Suite à l’article du début du mois sur l’éditeur « moderne » historique CBD/CELEG, il est bon d’ajouter que le flambeau fut maintenu dressé bien haut peu avant l’arrêt de leur revue Giff-Wiff par l’arrivée des célèbre revues Rantanplan (RTP-revue belge) d’A.Leborgne et A.Van Passen en février 1966, et Phénix (revue française) de Claude Moliterni en octobre 1966.
Ces revues, à l’instar de CELEG et en plus d’être remplies de dossiers intéressants, parfois fondateurs, sur la BD, éditèrent diverses albums comme Brick Bradford, Flash Gordon, Spirou et Fantasio, Félix de Tillieux ou Jugurtha pour l’éditeur RTP, Connie (appelée Cora) ou the Gumps (transformé en famille mirliton) ou pour Phénix.
Si les albums de phénix sont un peu rébarbatifs et ressemblent à des numéros de la revue, les albums édités par RTP sont des objets toujours surprenants, au formats très libres et divers (voir Raoul et Gaston), que tout collectionneur ou amateur des séries contenues se doit d’avoir…
On notera toutefois que derrière les albums frustres de la collection Phénix se cachent les éditions Serg, qui éditèrent également les plus beaux albums en français de séries américaines de l’age d’or comme Flash Gordon, Prince Vaillant (=Prince Valiant) ou Brick Bradford. La qualité de ces grands albums ne réside pas seulement dans la très grande qualité de l’impression N&B, ni dans le grand format pourtant très approprié si l’on considère la majesté de la ligne de ces auteurs, ni même dans le côté luxueux des cahiers cousus et des jaquettes sur un cartonnage épais… La qualité de ces albums, que j’ouvre encore régulièrement avec une grande délectation, comme pour en reprendre une bouffée, réside dans la splendide association de tous ces attributs réunis. Serg était également tourné vers la BD française, ancienne et récente en publiant par exemple une indispensable réédition de Durga Rani de Pellos ou des albums comme Tenebrax (1970) de Pichard et Lob, Hypocrite (1971) de J.C.Forest, Araignia (suite de Scarlett dream voir ci-dessous) ou Thorkaël deLoro et D Beketch (1976), rejoignant tardivement le mouvement impulsé par l’éditeur éclairé Éric Losfeld, avec ses bandes dessinées Pop art comme Jodelle (1966) et Pravda la survireuse (1968) de Guy Peellaert, la célèbre Saga de Xam (1967) par Jean Rollin et N.Devil, Scarlett dream (1968) de Gigi et Moliterni, Kris cool (1970) de Caza etc…
Eric Losfeld avait déjà publié Barbarella (1964, éditions du Terrain vague, ancêtre des éditions
Losfeld) moins pop mais tout aussi moderne, ou d’audacieux ouvrages comme Phoebe Zeit-Geist (1967) des américains Frank Springer et Michael ODonoghue ou Epoxy (1967) de Paul Cuvelier, première BD érotique éditée chez Losfeld.
Si l’on s’extrait un instant du caractère historique de ces publications et la portée de leur contenu pour se tourner compulsivement vers l’aspect collection, donc dans l’idée de savourer ces ouvrages pour les caractéristiques propres à leur édition originale, on peut constater un point commun entre les albums de chez Serg, Losfeld, ou même Publicness : une qualité d’édition tout à fait hors du commun (impression, reliure, jaquette) et une grande liberté de format (albums tantôt oblong tantôt « à la française », brochés ou cartonné, formats petits, moyens ou geants voir la lagune des beaux songes, 2ème album des aventures de Corto Maltese par H.Pratt, Publicness 1972).
Il est amusant de constater que ces albums font partis de ceux que le profane, celui-qui-ne-lit-pas-de-bandes-dessinées-ou-une-ou-deux-dans-l’enfance-d’toutes-façon-c’est-surtout-pour-les-môme, sort naturellement de votre étagère s’il passe devant. Ca marche à tous les coups. En tous cas moi je dis : longue vie à RTP, SERG, Losfeld et Publicness ! …quoi? Tous éteints? Losfeld? Serg? ah ouais d’accord…bon alors le parlerai de Futuropolis le prochain coup, puisqu’il ressucite de temps en temps…
La suite ensuite…
Tiens, j’ignorais que Jean Rollin eut fait de la BD. (en même temps je n’ai jamais vu ses films non plus, juste des extraits par ci-par là…)
aaaaah, j’en ai encore mal aux fesses de ce Xam qui m’est passé sous le nez, un jour, comme ça, sans que je puisse rien faire… la vie est injuste parfois.
Superbe BD que Saga de XAM, Nicolas Devil a également réalisé OREJONA tout aussi superbe.
Qu’est devenu ce dessinateur ?
bonjour?la deuxième partie de la saga peut etre une réponse a votre question,l’ambiance psychadélique pourrait laissée supposé que……..
à cette époque j’avais la chance de fréquenté J R et je peut dire que ce mec était GENIAL,dommage que les aléas de la vie ont fait qu’il n’ai pas pu s’accomplir dans le cinéma qu’il aimait,un film sur un scénario de duras inachevé,des merdes avec la censure,obligé de faire du X,même si celui ci était de qualité…………..longue vie JEAN ET PARDONNES MOI
christophe ton voleur